Devenir « biohacker »
Si j’ai toujours souhaité progresser, m’améliorer dans tous mes secteurs de vie, voilà plusieurs années que je recherche l’optimisation. En réalité, depuis que j’ai décidé de quitter le monde de l’entreprise, il y a quatre ans. Une « parenthèse » de 20 années pendant laquelle j’ai dépensé mon énergie sans compter et vécu à crédit en argent et en énergie.
Vivre à crédit et rembourser sa dette
En argent, parce que mon rêve d’enfant était de créer une famille et de cocher toutes les cases matérielles que je n’avais pas eu : une grande maison, une belle voiture, un bateau, un patrimoine immobilier, des voyages lointains…A mesure que ma carrière et mes revenus progressaient, j’accédais à ce que je n’avais pas encore.A ce jeu, je flirtais toujours à la limite de mes moyens. Je concrétisais ce que je pouvais tout juste m’offrir. Et dès que c’était fait, déjà j’entrevoyais l’étape d’après, celle qui était encore inaccessible.
Ce schéma, nourri par l’incapacité de se satisfaire, comblait certes des blessures d’enfant dont je n’avais pas conscience, mais surtout, augmentait dramatiquement la pression de réussir dans mon travail, de développer ma carrière et de gagner plus d’argent. Un véritable engrenage, dont je n’avais même pas conscience.
Alors je vivais aussi à crédit en énergie en dépensant plus que ce dont je disposais. Longues heures de travail, nombreux voyages internationaux, stress chronique, des repas qui me « récompensaient » mais qui étaient une hérésie sur le plan nutritionnel, du sport intense pour compenser ces erreurs et garder un influx nerveux suffisant, peu de sommeil pour avoir du temps, et une fâcheuse habitude d’être connecté en permanence, de travailler le week-end, le soir et souvent, en vacances.
Mais voilà, un jour, il faut rembourser sa dette.
Et, il y a sept ou huit ans maintenant, mon corps s’est déréglé. Troubles intestinaux, troubles circulatoires, genoux blessés, gencives rétractées… je me suis fait opérer cinq fois en cinq ans. Des moments qui ont été extrêmement difficiles à vivre.Moi, l’ex-triathlète de haut niveau, je voyais mon corps m’échapper, se dégrader, me limiter.
Comprendre le système et changer
Ces épisodes ont été un déclencheur d’une soif inextinguible de rechercher l’optimisation de soi.
J’ai voulu comprendre et j’ai commencé à explorer le corps, le mental, l’émotionnel et même le spirituel. J’ai recherché le sens de ma présence sur terre. J’ai cherché à comprendre mon fonctionnement inné, naturel et spontané.
J’ai beaucoup étudié, beaucoup expérimenté, rencontré des experts internationaux de nombreuses méthodes.J’ai aussi mis en œuvre beaucoup de changements dans ma vie personnelle et professionnelle pour me recentrer sur ce qui compte, pour vivre et faire ce que j’aime vraiment. Et si, jusqu’à présent, tous ont été positifs, certains ont été très douloureux dans leur mise en œuvre, bousculant très fortement mon équilibre émotionnel et mental, jusqu’à m’installer dans un état de dépression.
J’ai dû accepter mes imperfections, et en rechercher les causes. J’ai aussi appris à observer mes forces et mes talents, et à les utiliser.
J’ai pu vivre un grand nombre d’expériences qui m’ont montré l’importance de la self-knowledge. J’ai compris l’intérêt d’observer, en permanence, comment je fonctionne, comment j’agis, comment je pense.
J’ai donc cherché à comprendre le système, MON système, avec une démarche empirique, très simple. Je m’explique:
Tout système met en œuvre des processus.
Chez l’humain, on peut observer des processus physiologiques, émotionnels, des schémas ou stratégies mentales (prise d’information, décision…). Chaque système agit donc suivant la séquence :
input (ce qui entre dans le système) –> processus (transformation, action…) –> output (ce qui sort du système).
En fonction de la qualité de l’output, je peux décider de modifier l’input pour changer le résultat final. C’est ce que l’on appelle une boucle de feedback.Et je peux réaliser autant d’itérations que nécessaire, jusqu’à obtenir le résultat souhaité.Ce processus « d’amélioration continue » offre la possibilité de parfaire le fonctionnement d’un système.
Prenons un exemple : imaginons que je dorme mal et que je me réveille fatigué chaque matin.
Première itération (modification de l’input) : je décide de me coucher plus tôt. J’observe alors sur quelques nuits de sommeil si cela créé un meilleur résultat (output). Si oui…je continue et je peux chercher à modifier d’autres facteurs pour optimiser davantage mon sommeil. Si non, ce n’était peut-être pas la bonne stratégie, alors je modifie un autre input.
Deuxième itération : je décide de ne plus manger de protéines animales le soir avant de me coucher. J’observe et en tire les conséquences. Et ainsi de suite…
Ma recherche d’optimisation m’amènera peut-être à trouver d’autres stratégies : arrêter l’utilisation d’écrans le soir, respirer ou méditer avant de me coucher…etc
Ainsi, j’obtiens une meilleure compréhension de MON système, et j’élabore des stratégies qui ME conviennent. C’est ce que font les biohackers qui recherchent la meilleure version d’eux-mêmes.
Devenir biohacker
J’aime ce terme. Le mot hacker était plus souvent utilisé dans le domaine informatique qu’en biologie. Un hacker cherche à pénétrer un système, à faire sauter les sécurités, les verrous, pour accéder à des données secrètes ayant généralement une grande valeur.
THE biohackers cherchent à optimiser leur cerveau, leur concentration, leur santé, leur performance. Ils veulent aussi prévenir ou guérir des maux engendrés par notre modernité, et notamment par le stress chronique, à travers des techniques non-conventionnelles.
Chacun son objectif, mais les enjeux sont identiques pour tous.
Le premier enjeu est souvent de sentir et mesurer l’output de manière fiable. A ce sujet, je partagerai dans les prochains articles quelques outils qui permettent d’affiner la connaissance de notre système par l’objectivation de paramètres biologiques clés.
Le second enjeu, est de disposer de stratégies d’input de plus en plus fines pour potentialiser les résultats.
A mesure que l’on observe, comprend, et optimise le système, les réglages sont de plus en plus fins. Régler une formule 1 requiert bien plus de précision que le réglage d’une 2CV !
C’est une « science » passionnante, qui apprend de la nature et qui utilise le corps et le mental comme laboratoire, la conscience comme observateur et considère que le potentiel de chacun est bien plus grand que ce que nous voulons croire !
Une telle démarche peut vous intéresser si vous cherchez à retrouver ou entretenir votre santé et votre forme.Mais aussi…si votre motivation est basse, si vous procrastinez, si vous avez du mal à réaliser vos projets et à atteindre vos résultats, si vous avez tendance à être déprimé ou si vous souhaitez être plus percutant, si il vous arrive de vous blesser ou de souffrir de douleurs de manière récurrente !
Je me suis fixé 90 jours pour atteindre la performance que je recherche.
J’ai 48 ans, et je pense être entré dans une phase de ma vie dans laquelle je vais pouvoir concrétiser des projets et des rêves d’enfant. Je me sais aligné avec ce qui a du sens pour MOI, et je veux faire sauter les freins ou verrous qui m’empêchent d’être pleinement celui que je veux être.
Je sais que j’ai beaucoup de zones à affiner pour avoir l’énergie dont j’ai besoin, alors je vais les explorer et les « hacker » du mieux possible.
J’ai 90 jours pour expérimenter des stratégies nouvelles, que je partagerai avec vous !
A suivre…